Le Monde du droit a rencontré Geoffroy de Raincourt à la suite de sa cooptation en qualité d'associé au sein du cabinet Capstan.
Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation ?
La proposition d’Alain Sauret, l’associé qui me suit depuis mon arrivée au cabinet en 2003 en tant que collaborateur qui a proposé ma cooptation aux gérants et à l’ensemble des associés du bureau de Paris qui l’ont acceptée.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Après mon Baccalauréat en 1997, j'ai passé cinq années sur les bancs de la faculté Paris II-Assas. Après une maîtrise en droit social, j'ai eu la chance de pouvoir intégrer ce qui était à l'époque le DESS Droit et Pratique et Relations de Travail dirigé par le Professeur Bernard Teyssié.
J'ai découvert le cabinet d'avocats au sein duquel j'exerce aujourd'hui à l’occasion de deux stages en 2000 et 2001. Par la suite, j’ai pu effectuer deux autres stages dans deux grands cabinets français et anglo-saxon, ce qui fut une ouverture intéressante sur une pratique influencée par une culture juridique différente de la nôtre. Ensuite, j’ai intégré en janvier 2003 le cabinet en qualité de collaborateur, pour ensuite évoluer en tant que responsable d’équipe en 2009.
Qui a le plus influencé votre carrière ?
La rencontre avec un grand avocat, Mario Stasi, alors que j'étais encore très jeune, m'a donné l'envie d'exercer ce magnifique métier.
Plus tard, c’est le Professeur Bernard Teyssié qui a su me transmettre sa passion pour la matière qu'il enseigne. Le droit social, qui est un secteur du droit en évolution - voire en révolution ! - perpétuelle. C'est aussi un domaine du droit qui est très présent dans notre société, au coeur de l'actualité, et dans lequel la dimension humaine est essentielle.
Enfin, lorsque je suis entré au cabinet, j'ai eu la chance de travailler avec Alain Sauret qui m'a guidé dans l’apprentissage de ce métier!
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?
Difficile de déterminer un meilleur souvenir dans ma carrière. En effet, j ’ai toujours pu m’épanouir professionnellement grâce au concours du cabinet et toute l’aide qu’il peut déployer à cet effet. Toutefois, je peux citer mon expérience dans un dossier qui oppose une société cliente à 1.800 salariés. Depuis le début de l’année 2006, je suis intervenu pour suivre ce litige qui n’a de cesse de connaître des rebondissements, notamment en raison du changement de position de la Cour de cassation. Six ans après, nous n’en sommes qu’au stade de l’appel et avons pu réduire le quantum des condamnations des deux tiers par rapport à une première décision prud’homale, avec une chance aujourd’hui d’avoir une nouvelle position de la Cour d’appel donnant gain de cause à l’entreprise.
Quels sont vos domaines de compétences ?
J’interviens dans tous les domaines du droit social sans me cantonner à une seule matière. J’ai toujours souhaité pouvoir intervenir sur tous les domaines du droit social. Notre activité de conseil auprès des entreprises nous conduit à intervenir fréquemment sur des PSE ou des opérations de fusion, mais aussi sur des sujets d’actualité comme la mise à disposition de personnel ou l’égalité professionnelle femmes/hommes. J’ai pu intervenir lors de colloques ou formations vis-vis des universités, professionnels des ressources humaines, étudiants ou avocats. Enfin, je gère de nombreux dossiers collectifs.
Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?
L’avantage du droit social est de pouvoir bénéficier d’une actualité très riche, tant au niveau de la législation, que de la jurisprudence.
Je suis par exemple très attentif à la campagne électorale qui apporte chaque jour son lot de nouvelles annonces en matière sociale. J’écoute avec attention les propositions des candidats et anticipe, pour certains de mes clients, les problèmes qui pourraient se poser. A titre illustratif, je suis les récentes propositions des candidats sur le thème de l’égalité femmes/hommes avec la signature pour certains candidats du "Pacte pour l’égalité" qui reprend le même principe du "Pacte écologique" en 2007 où Monsieur Nicolas Hulot interpellait aussi les candidats à l’élection présidentielle.
De même, j’attends avec impatience le délibéré de la Cour de cassation dans l’affaire Vivéo qui a été prorogé au 11 avril 2012. L a Cour d'appel de Paris a décidé, dans un arrêt du 12 mai 2011 soumis à la Chambre sociale, que le défaut de motif économique rend sans objet la consultation du comité d’entreprise et l’ensemble de la procédure subséquente s’avère, par là-même, dépourvu d’effet. En l'espèce, il est fait droit à la demande du comité d'entreprise de juger qu’il n’existe pas de motif économique permettant de justifier l’engagement d’une procédure de licenciement économique collectif et d’un plan de sauvegarde de l’emploi. La Cour d’appel déclare nuls cette procédure et tous ses effets subséquents.
Qui conseillez-vous ?
J’exerce une activité de conseil exclusivement auprès des entreprises. J’ai un portefeuille de clients très diversifiés, tant par la taille des entreprises ou groupes qui me consultent, que par rapport à leur secteur d’activité. J’ai toute liberté d’agir en ma qualité d’avocat indépendant.
Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?
L’objectif principal est de poursuivre le développement du cabinet et de continuer à être leader dans notre domaine. Le but est aussi de concourir à la meilleure formation des collaborateurs en vue de développer l’exemplarité que le cabinet souhaite donner dans ses relations avec les clients. Enfin, je souhaite contribuer dans la réflexion collective par l’écriture et développer les aspects de lobbying, qui sont aujourd'hui essentiels dans de nombreux dossiers. Les dommages collatéraux de bon nombre de dispositions législatives, non prévus par le rédacteur de la loi, sont de plus en plus fréquents et il me semble utile pour tous d’en voir les conséquences dès le départ.