Invité de Ténors du Droit, Bruno Blanquer, nouveau président de la Conférence des bâtonniers, a présenté les priorités de son mandat.
Etat d'esprit au moment de prendre la présidence de la Conférence des bâtonniers
Je suis très enthousiaste. Mais mon enthousiasme est raisonné. Enthousiaste, car la tâche est absolument passionnante. Il s'agit d'être aux côtés des bâtonniers de province, sachant que la Conférence des bâtonniers a vocation à fédérer les 163 barreaux de province, tout en sachant que la province, chez les avocats, commence de l'autre côté du périphérique. Il s'agit de leur apporter aide, assistance, soutien, formation, mais également parce que, les bâtonniers, ça n'est pas que l'autorégulation, c'est principalement une autorégulation dans leur ordre. Or, ce n'est pas que cela. C'est aussi parce qu’un bâtonnier est la voix de son ordre. Il s'exprime au nom des avocats de son ordre et il s'agit, pour la Conférence, de recueillir et de porter cette voix qui est fondamentale pour tous les avocats de France.
Priorités
Mes priorités sont les priorités des bâtonniers : autorégulation. C'est de plus en plus difficile d'être un bâtonnier aujourd'hui, parce que les règles sont de plus en plus nombreuses et toujours plus techniques. Mais c’est également porter leur voix, puisque la deuxième préoccupation est qu'ils sont le porte-voix de leur barreau et des avocats de leur barreau.
Donc, mes priorités sont l’assistance, aide, formation – très important – mais également être la voix des bâtonniers de France, à tout le moins de ceux de province.
Son sentiment sur l'état de la justice
La Conférence des bâtonniers va poser une question simple aux candidats : quel est votre programme pour la Justice ? Quelle justice voulez-vous pour ce pays ? Quels moyens êtes-vous prêts à y mettre ? Quels sont les sommes que vous souhaitez investir ? Nous souffrons d'un sous-investissement chronique depuis des décennies, il est temps que les moyens soient donnés à la Justice, après, pour le reste cela sera facile. Et tout cela, c’est le huitième groupe des états généraux, celui qui n’a pas été créé, celui donc qui est constitutif de la France entière et qui s'interroge sur les moyens de la Justice. Les magistrats, avec le soutien des avocats, se sont interrogé et continuent de s’interroger sur les moyens donnés à la Justice. Je crois que c'est un préalable, c’est fondamental. Je pense qu’il faudrait avoir des candidats qui s'engagent, sur cinq ans, à doubler le budget Justice, mais de la justice judiciaire, et pas en y incluant la pénitentiaire – qui doit sûrement aussi bénéficier d'une forte augmentation – mais pas en mélangeant les genres, ce qui, malheureusement, se fait aujourd'hui.
Je pense que je demanderai que les candidats s'engagent sur un doublement du budget Justice en cinq ans.