Le Monde du Droit a interrogé Héléna Christidis et Frédéric Bibal, candidats au Conseil de l'Ordre. Les 29 novembre et 1er décembre 2022, les avocats parisiens éliront 14 nouveaux membres du Conseil de l’Ordre pour un mandat de 2023 à 2025, par binômes paritaires (une femme, un homme).
Pourquoi vous présentez-vous ?
Notre démarche est la suite du binôme que nous formons depuis les attentats du 13 novembre 2015 où nous avons été référents, pour l’un sur le volet indemnitaire, pour l’autre, sur le volet pénal. Nous avons travaillé de concert avec nos confrères. Nous avons été les référents de plus de 300 avocats.
A cette occasion, nous avons vu l’utilité des services de l’Ordre qui était au soutien des consœurs et confrères. Notre volonté est de poursuivre cette démarche.
Nous avons beaucoup reçu de nos consœurs et confrères. Nous avons également constaté que si un certain nombre de moyens étaient mis à disposition des avocats, ils pouvaient être capables de faire des choses assez extraordinaires.
En définitive, nous voulons poursuivre une aventure collective avec l'Ordre.
D’où vous est venue l’idée d’un tel binôme ?
Comme évoqué précédemment, nous avons eu l'occasion de tester notre complémentarité. Ce n’est pas le duo qui est venu après l’idée de se présenter, mais l’idée de se présenter qui est venue avec le duo. Cette dynamique a engendré le souhait de poursuivre au sein de l’Ordre des missions plus larges au profit de nos consœurs et confrères. En d’autres termes, il s’agit pour nous d’une continuité. Nous avons pris la décision de nous présenter en septembre, une fois que l'audience des attentats était terminée, pour poursuivre dans cet esprit collectif.
Quelles sont les idées que vous aimeriez défendre dans le cadre de votre élection ?
Nous voulons donner des impulsions, faire des propositions. Nous n’avons pas la prétention d'introduire des nouveaux sujets. En revanche, nous souhaitons nous impliquer sur un certain nombre de thématiques.
En premier lieu, les relations avec nos partenaires (les magistrats, les greffiers ou les autres professions du droit). Nous observons que des contingences liées à l'environnement professionnel font que ces relations se sont dégradées. Un travail important doit se poursuivre pour essayer de restaurer la qualité de ces relations.
En deuxième lieu, nous sommes attachés à l’unité de la profession. Personne ne doit être laissé sur le bord de la route. Nous devons retrouver les raisons pour lesquelles chacun a choisi de devenir avocat pour être uni dans notre profession. Pour ce faire, il faut remettre de la convivialité et de l'écoute afin de faire face à la pression du métier. Les problématiques intergénérationnelles, les problématiques de modes et de lieux d'exercices doivent être dépassées à pour retisser les liens entre avocats. Il faut une vie du barreau suffisamment riche pour que les avocats puissent se soutenir.
En dernier lieu, nous voulons participer au rayonnement du barreau. Nous avons besoin que des avocats spécialistes de certains sujets partagent leur savoir-faire pour nos confrères, notamment au travers de formations. Il est aussi essentiel de partager la défense des libertés et des valeurs avec l’ensemble de nos confrères. Il faut réussir à fédérer la profession car cela fait partie du rayonnement du barreau. Enfin, les membres du Conseil de l’Ordre doivent être capables de mettre en valeur ce qui fait la qualité du barreau de Paris.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
À PROPOS DES CANDIDATS
Héléna Christidis
Héléna Christidis exerce la profession d’avocate en droit pénal depuis 2006.
Elle est associée fondatrice du cabinet Doubliez & Christidis Associés, dont les domaines d’intervention sont le droit pénal, droit pénal des affaires.
Elle est chargée d’enseignement au sein de l’École de Formation du Barreau de Paris en droit pénal et membre du Jury pour l’examen du CAPA, et intervient dans des colloques.
Elle exerce aussi les fonctions de référente et de tuteur au sein du Bureau Pénal.
Héléna Christidis est membre de l’association des avocats pénalistes (ADAP) et de la Force juridique de la Fondation des Femmes, ainsi que membre de l’association Femmes et Droit.
Frédéric Bibal
Frédéric Bibal est avocat à la Cour d’appel de Paris depuis 1996.
Il est élu deuxième secrétaire de la conférence et prononce en 1998 un discours de rentrée sur Jeanne Chauvin, pionnière des avocates.
Il fait partie des premiers titulaires du certificat de spécialisation en dommage corporel et préside régulièrement les jurys d’examen dans cette matière.
Il codirige les numéros spéciaux de la Gazette du Palais en droit du dommage corporel ainsi que les rééditions, chez LexisNexis de l’ouvrage "L’Evaluation du Préjudice Corporel".
Il participe, à la demande de l’Ordre, à la formation des confrères désignés pour assister les victimes