La 2ème édition du Baromètre des legaltech, réalisée par Actualités du droit, site édité par Wolters Kluwer, en partenariat avec Maddyness, présente les tendances 2018 dans l'écosystème de la legaltech.
L'écosystème de la legaltech se développe de façon spectaculaire depuis 5 ans. Pour autant, ce secteur est-il arrivé à maturité ? Quelles ont été les tendances en 2018 ?
La 2ème édition du Baromètre des legaltech, réalisée par Actualités du droit, site édité par Wolters Kluwer, en partenariat avec Maddyness, dévoilé lors d'un Aperotech organisé par le Conseil national des barreaux (CNB), le 23 janvier 2019, fait le point sur l'évolution de ce secteur en 2018
92,2 % d'augmentation des levées de fonds par rapport à 2017
L'étude révèle une forte hausse des levées de fonds : 92,2 % d'augmentation en 2018 par rapport à 2017 ce qui représente 24,6 millions d'euros levés en 2018 contre 12, 8 millions en 2017.
Néanmoins, il faut relativiser ce chiffre car un acteur a, en effet, levé à lui tout seul 40 % de ces fonds (NDLR : Doctrine avec une levée de 10 millions d'euros). De même, la médiane des fonds levés a chuté de 50 % par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 500.000 euros. Des montants à mettre en perspective avec le montant des levées de fonds des fintech, dont ils ne représentent que 15,2 %.
Enfin, 71,4 % des legaltech n'ont pas levé de fonds.
Cette étude révèle aussi que les investisseurs sont désormais majoritairement des fonds d’investissements et des business angels (55,6 %).
Les legaltech cherchent également à renforcer leur base de clients en concluant des partenariats. 63,5 % d’entre elles ont conclu, ou envisagent de le faire, des partenariats avec des grands groupes ou d’autres acteurs privés.
La réglementation frein au développement des legaltech ?
33,3 % des legaltech indiquent être entravées dans leur développement par des freins réglementaires (open data qui se fait attendre, non-reconnaissance par l'administration de la signature électronique, ou encore... périmètre des professions réglementées).
En ce qui concerne la typologie des legaltech, le baromètre fait apparaître que 19 % des legaltech fournissent une solution de mise en relation, 17,5 % d'entre elles proposent des services de création d'actes et 15,9 % ont des solutions de création et gestion d'entreprise. Le nombre de legaltech proposant une solution facilitant le quotidien des professionnels du droit (plateforme de gestion de projet partagée entre plusieurs acteurs, suivi corporate des sociétés, dataroom numérique, etc.) progresse et rentre même dans le top 4 des services les plus proposés (12,7 %). A noter que seules 1,6 % des legaltech proposent une plateforme de médiation en ligne visée par l'article 3 du projet de loi de programmation pour la Justice 2018-2022.
En ce qui concerne la localisation des legaltech, 66,7 d'entre elles sont localisées en Ile-de-France. Pour le reste, elles sont essentiellement établies à Lyon, Aix et Bordeaux.
Enfin, la création de legaltech diminue fortement par rapport à 2017, avec 12,7 % des legaltechs créées en 2018 (mais chiffre identique à 2016).
Arnaud Dumourier (@adumourier)
Suivre @adumourier
______________________
* Cette enquête porte sur les legaltech inscrites, en France, au registre du commerce et des sociétés. Elle a été réalisée sur la base d'un questionnaire qui leur a été adressé par mail et mis à disposition sur les réseaux sociaux, sur une période allant de juin à décembre 2018. 101 start-up ont répondu, sur lesquelles 63 correspondaient aux critères définis (une société proposant des services en relation avec l'exercice du droit et de la justice, ayant son siège social en France). Certaines des legaltech contactées n'ont pas répondu au sondage.