Le Monde du Droit a interrogé Fernando Santiago, Associé au sein du cabinet Chenut Oliveira Santiago.
Pouvez-vous nous présenter le cabinet Chenut Oliveira Santiago ?
Le cabinet Chenut Oliveira Santiago est le seul cabinet à notre connaissance ayant des bureaux simultanément à Paris, à São Paulo, à Rio de Janeiro, à Belo Horizonte et - le dernier - né à Brasília. Notre structure est composée d’avocats jeunes, dynamiques, issus de grandes structures et ayant un niveau technique assez élevé, une bonne partie ayant atteints les plus hauts standards universitaires possibles (doctorat en droit, publication de livres, enseignement supérieur, etc.).
Quel est votre positionnement par rapport aux autres acteurs du marché ?
Notre spécialité est géographique : nous sommes spécialistes du Brésil. L’intégralité de notre structure, composée d’environ 100 personnes, est entièrement dédiée à l’accompagnement des clients européens ayant des intérêts économiques au Brésil. Pour cela, si nous maitrisons parfaitement le droit brésilien, nous sommes aussi formés en droit français et européen pour expliquer à nos clients les différences et subtilités de leurs dossiers par rapport à ce qui leur est familier. De même, nous connaissons les cultures entrepreneuriales qui sont très différentes en Europe et au Brésil. A plusieurs reprises nos interventions dépassent le seul domaine juridique pour toucher à la stratégique de nos clients pour le marché Brésilien, comme une sorte de « facilitateur » des relations d’affaires. Cela est notamment le cas lors des négociations et les recherches de cibles pour les fusions et acquisitions : un Européen ne raisonne pas du tout comme un Brésilien dans leur démarche commerciale.
Un autre élément très important qui nous différentie - cette fois-ci des cabinets d’affaires purement brésiliens - est notre présence physique en Europe. Cette proximité géographique est très rassurante et permet une meilleure efficacité et rapidité dans le traitement des dossiers. Elle apporte à nos clients le confort de pouvoir gérer, par exemple, une question complexe d’agrobusiness au fin fonds du Brésil, en direct de nos locaux Parisiens ou de chez eux.
Qui conseillez-vous ?
Nous avons quatre catégories de clients. La première et la plus importante avec les PME et ETI industrielles ou de nouvelles technologies qui souhaitent pénétrer ou sécuriser leur position sur le marché brésilien. Ces clients n’ont pas le droit à l’erreur : ils doivent maitriser au plus près les enjeux juridiques et stratégiques de leur filiale brésilienne, parfois leur seule implantation à l’étranger. Les sociétés du CAC 40 pour la deuxième catégorie, qui, bien que présentes sur le marché brésilien depuis longtemps, souhaitent maîtriser en première main l’action de leurs filiales. La troisième catégorie avec les cabinets d’avocats européens pour qui nous représentons une bonne option de sous-traitance de leurs dossiers Brésiliens. Effectivement, il est beaucoup plus aisé pour eux de sous-traiter des dossiers à des confrères inscrits au Barreau français, maitrisant leur langue et plus accessibles qu’un lointain cabinet purement brésilien parlant anglais. Cette proximité garantie la confidentialité, facilite les échanges et évite le "lost in translaction". Enfin, la quatrième catégorie est constituée par les institutions gouvernementales pour lesquelles nous agissons en tant que conseil juridique pour les affaires complexes.
Quels sont vos domaines de compétence ?
Nous traitons toute question liée à la vie et à l’action des entreprises au Brésil, notamment le droit des sociétés (les fusions et acquisitions, le montage des sociétés, la prise de participation dans des sociétés cotées), le droit fiscal (l’optimisation fiscale, le contentieux) et le droit public économique (la soumission à des marchés publics brésiliens, l’exercice d’une activité réglementée : v.g. l’industrie pharmaceutique, l’énergie, etc).
Quels sont vos axes de développement ?
Le premier - et le plus important - vise l’augmentation des partenariats avec des cabinets d’avocats européens. Presque tous les cabinets d’affaires, aujourd’hui, ont dans leur portfolio des clients qui souhaitent s’implanter ou qui ont déjà des intérêts économiques au Brésil. Or, pour la plupart, ces dossiers leur échappent totalement, étant traités par des cabinets brésiliens qui leur sont totalement étrangers. Par le biais du partenariat que nous proposons, le cabinet européen gagne en visibilité et financièrement participe, avec nous, à la gestion des dossiers brésiliens. C’est véritablement un exemple de partenariat gagnant/gagnant entre avocats.
Le deuxième axe de développement concerne une action plus intense au-delà de l’Hexagone. Nous étudions avec intérêt l’Angleterre, l’Allemagne la Belgique et la Suisse, mais nous estimons - encore une fois - que la meilleure façon de travailler ces pays ou même de s’y implanter est par l’intermédiaire d’un partenariat avec un cabinet d’avocats local. Nous sommes en recherche active d’opportunités.
Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER