L’égalité des chances pour être avocat

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Baker McKenzie a organisé une table ronde virtuelle le 1er avril 2021 sur le thème de « L’égalité des chances pour devenir avocat.e ». Une rencontre réunissant Eric Lasry (Managing Partner Baker McKenzie Paris), Alyssa Auberger (Chief Sustainability Officer Baker McKenzie), ainsi qu’un panel de trois invités engagés pour une meilleure inclusion professionnelle : Jean-Claude Le Grand (Directeur Général des Relations Humaines du Groupe L’Oréal) ; Julia Minkowski (Avocate Associée au cabinet d’Hervé Temime et auteure avec Lisa Vignoli de “L’avocat était une femme” ) et enfin, Sébastien Pimont (Doyen de l’Ecole de droit de SciencesPo Paris).

« J’ai 40 ans de vie professionnelle, secteur privé, secteur public, je n’ai encore jamais vu une femme venir me demander une augmentation de salaire. » Christine Lagarde, Présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE). (Propos recueillis par Brut – le 19 mars 2021)

L’évolution et le progrès se veulent être des termes reflétant un dynamisme, une volonté de créer de la nouveauté, d’innover.

Pourtant lorsqu’il s’agit d’œuvrer à mettre en place ce qui est dit, l’hésitation prend place.

L’égalité entre les femmes et les hommes

« C’est un métier d’homme », « c’est un métier de femme ». Des remarques sexistes réduisant la capacité de travail d’une personne à son sexe.

Il existe des métiers, tout comme il existe des femmes et il existe des hommes.

Tous les secteurs de métiers sont concernés par cette volonté de couper aux stéréotypes.

Quid des avocats ?

Julie Couturier - qui est la 4ème femme bâtonnier de Paris - indique qu’au sein des avocats, la tendance à l’évolution est présente. Elle poursuit en précisant que « nous avons une évolution lente, progressive mais réelle, tant sur le plan institutionnel que dans les cabinets. Nous avons le sentiment que les femmes sont plus visibles. Il faut une vraie volonté politique et il y en a eu, au cours des différentes années de bâtonnat. »

La profession d’avocat mène une politique pro-active. En effet, le barreau de Paris a été l’un des premiers à introduire l’égalité en son sein. Cela représente l’affirmation d’une volonté politique assez forte.

Pourtant, Julie Couturier poursuit précisant que « la volonté institutionnelle n’est rien si les cabinets ne suivent pas. Il est nécessaire que les cabinets et les clients suivent cela. Les femmes sont plus visibles, il y a des personnalités qui émergent, le pénal se féminise, alors qu’auparavant il était très masculin. »

Les stéréotypes, ont-ils la vie dure ?

L’avocate pénaliste Julia Minkowski confirme que « c’est un métier à forte mythologie, et les femmes sont totalement exclues, effacées de ce panthéon. Le mot Ténor ne se conjugue pas au féminin ».

Avocat, c’est un métier traditionnel, des progrès (insuffisants) existent. Et ce combat pour l’égalité est loin d’être terminé, le retard dans la profession est important et il faut le rattraper.

Rappelons que Paris compte environ 30.000 avocats dont 34% sont des femmes, leur rémunération est moindre que leurs homologues masculins.

Pour d’autres, il est question de diversité. Alyssa Auberger, Directrice du Développement Durable chez Baker McKenzie, met en avant la volonté du cabinet de faire valoir tout le monde, peu importe l’origine, l’orientation sexuelle, le statut social. Une volonté qui se traduit par la mise en place de programme afin de mesurer l’équilibre de manière concrète via la data.

Chez Baker McKenzie, il ne s’agit pas de quotas, c’est un raisonnement tout autre qui fait droit. 40% de femmes, 40% d’hommes, 20% flexibles ou non binaires. « Il est nécessaire de concrétiser pour savoir si les objectifs sont atteints ».

Une égalité qui devrait être la norme

Cette différence qui existe, pour la contrer, des entreprises mettent en place des chartes comme l’explique Jean-Claude Legrand, Directeur Général des Ressources Humaines du Groupe L’Oréal.

Eric Lasry, Managing Partner chez Baker McKenzie continue en évoquant que désormais, les chartes et les quotas sont des « éléments clefs, de même que l’autodiscipline prime et permet un équilibre non négligeable ».

En vérifiant les quotas, il est possible que l’institution soit intrusive auprès des cabinets, c’est pourquoi de manière à lutter contre ces discriminations, l’éducation est importante. Sébastien Pimont, professeur des universités et doyen de l’Ecole de Droit de Sciences Po partage la politique mise en place afin de lutter contre l’auto-censure (comprenant : les motifs financiers, le manque d’information, le lieu géographique etc.). Sciences Po démontre une volonté de lutter contre l’auto-censure quelle que soit sa forme. C’est par l’accompagnement des étudiants et la mise en place de programmes et de structures qu’au fur et à mesure l’égalité sera pleine et entière.

Emma Valet 


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