Dans ce contexte, Robert Walters publie aujourd’hui les résultats de son étude européenne du Management de Transition. Le cabinet, leader en Europe avec 7 bureaux dédiés, dévoile un baromètre inédit sur les taux journaliers par fonction et par pays.
Cette enquête, menée auprès de 2000 managers de transition européens, s’inscrit dans une nouvelle donne liée à la crise du Covid-19 : évolution des priorités stratégiques pour les entreprises et recherche de nouveaux modes de travail pour les cadres.
Quel budget pour faire appel à un Manager de Transition en finance ?
La croissance à deux chiffres du management de transition depuis plusieurs années témoigne du retour sur investissement pour les entreprises confrontées à des défis inédits et des transformations impérieuses. Beaucoup se demandent si elles ont les moyens de s’adjoindre les services d’un professionnel de haut vol. L’étude de Robert Walters y répond pour la première fois, en indiquant les coûts journaliers et leur évolution sur un an, par fonction et par pays.
Top 7 des fonctions les plus recherchés en finance en 2020 :
- Directeur financier : 1 300 € à 2 500 €
- Directeur comptable : 1 300 € à 1 800 €
- Contrôleur financier : 1 100 € à 1 600€
- Directeur de la trésorerie : 1 300 € à 1 800 €
- Directeur de la consolidation : 1 300 € à 1 800 €
- Directeur Projets Finance : 1 200 € à 2 000 €
- Directeur du contrôle de gestion : 1 100 € à 1 500 €
La finance caracole en tête de toutes les fonctions en tension : les taux journaliers des Directeurs de la trésorerie (+38 %) et des Directeurs comptables (+24 %) ont connu les plus fortes progressions de leurs taux journaliers entre 2019 et 2020.
Covid-19 : « gouverner c’est prévoir », l’apport des Managers de Transition en finance
Trois types de Managers de transition sont particulièrement mobilisés.
- En première ligne pendant la crise, les trésoriers sont toujours activement sollicités sur l’ensemble de la chaîne de financement : surveillance du poste clients, négociation des délais de paiement avec les fournisseurs, recherche de financements alternatifs, notamment en anticipation des remboursements de PGE, établissement de prévisions fiables…
- Les contrôleurs de gestion ont, eux aussi, pris du galon pour analyser les comptes et vérifier la robustesse des chiffres et des modèles. Leur rôle est crucial pour livrer, dans des délais rapides, une connaissance fine de l’entreprise.
- Sont aussi très prisés les directeurs financiers ayant géré des reprises d’activité ou des transformations profondes de l’organisation : restructurations, faillites, opportunités de croissance externe…
Nicole Faboumy et Hugues Roussel, tous deux en charge de la Practice finance, constatent : « Les entreprises sont passées d’un mode de pilotage par le compte de résultat à un pilotage par le cash. Un changement de paradigme pour lequel toutes n’ont pas les compétences en interne, et où le management de transition peut apporter des puissantes ressources ».
Quel profil pour le nouveau manager de transition ?
La crise a aussi changé le regard sur la façon de travailler. Nombreux sont les cadres qui remettent en question leur action au sein de l’entreprise et veulent donner plus de sens à leur mission. Beaucoup d’entre eux, qui n’avaient pas pensé au management de transition jusqu’alors, sont aujourd’hui séduits par ses atouts, que souligne l’étude :
- La diversité des missions et des projets, l’opportunité de partager ses savoir-faire et l’autonomie sont cités par les managers de transition comme leurs principales sources de motivation. Le revenu annuel n’apparait qu’en 6ème position, alors qu’ils sont 69 % à déclarer gagner autant ou davantage qu’en CDI.
- Les missions durent en moyenne entre 6 et 12 mois ; près de la moitié des sondés (46 %) déclarent ne pas s’interrompre (ou attendre moins de 3 mois) entre deux missions. Le management de transition est également un vrai choix de carrière pour 70 % d’entre eux.
Les managers de transition pourraient donc rajeunir (23 % sont âgés de 40 à 49 ans, et 57 % sont quinquagénaires) et se féminiser (pré-crise, 75% des managers de transition sont des hommes).
« Le management de transition est une révolution culturelle dans la façon de gérer sa carrière, fondée sur l'agilité et la liberté de parole. Le manager de transition a la volonté de contribuer autrement aux performances d’une entreprise et de transmettre son expertise aux équipes internes », déclare Karina Sebti. Un constat qui prend encore plus d’acuité dans la « nouvelle normalité ».
Des différences notables par pays
La crise a aussi souligné le niveau de maturité des différents marchés européens. Au Benelux, berceau européen du management de transition, ainsi qu’en Allemagne, qui s’y est pourtant ouvert plus récemment, le recours au management de transition est établi et accepté comme une variable d’ajustement naturelle. Les entreprises y font largement appel lorsqu’elles n’arrivent pas à trouver des candidats en recrutement permanent.
Les attentes post-Covid varient également. Si les Pays-Bas ont peu diminué le recours au management de transition depuis le début de la crise, c’est surtout pour bénéficier de sa flexibilité. A l’inverse, les entreprises allemandes devraient solliciter les managers de transition pour gérer les faillites, prises de contrôles et autres restructurations. Tout comme en Suisse, où le recours au management de transition devrait s’intensifier lorsque les projets de transformation redémarreront.
Le Royaume-Uni reste marqué par le Brexit, avec une augmentation des missions de management de transition directement liée à la sortie de l’Union Européenne.