Lors des Rencontres Business du Monde du Droit, un atelier s’est intéressé à l’essor des Legaltech, induisant de nouvelles perspectives et de nouvelles pratiques dans la rédaction des actes juridiques.
Les Rencontres Business du Monde du Droit ont eu lieu le jeudi 29 mars 2018 au Grand Hôtel Intercontinental Opéra à Paris. A cette occasion, une conférence animée par Jean-Charles Simon, avocat associé chez Simon Associés, s’est intéressée au phénomène Legaltech qui bouleverse le marché du droit, avec les interventions remarquées d'Alexis Michel, Directeur marketing de Yousign et d'Antoine Micaud, fondateur d'EasyQuorum.
Est également intervenu Philippe Ginestié, avocat à la Cour de Paris et fondateur de Gino LegalTech, une start-up spécialisée dans la robotisation de contrats. Un témoignage particulièrement suggestif. Celui-ci a débuté son intervention en déplorant le caractère souvent répétitif du travail de rédaction d’actes : « Je suis avocat et j’ai passé une bonne partie de ma vie à rédiger des contrats en pratiquant cet exercice dit du « copier-coller », un exercice long, pénible, rébarbatif… » Ce passionné de nouvelles technologies a ainsi décidé de concevoir des systèmes permettant de robotiser la rédaction d’actes.
Qu’est-ce que la robotisation de contrats ?
Un robot est un système capable de reproduire la conduite humaine. De là, robotiser un contrat consiste selon Philippe Ginestié, à construire un dispositif reproduisant fidèlement le comportement du rédacteur d’actes, c’est-à-dire capable de poser des questions au client demandeur de l’acte, d’enregistrer ses interrogations puis de produire le contrat répondant au cahier des charges.
Robotisation d’actes : où se situe la disruption ?
Le premier système développé par Philippe Ginestié permettait une automatisation de la rédaction juridique, mais par l’entremise d’un « langage propriétaire » inaccessible au juriste, par trop de technicité.
De là, selon le fondateur de Gino LegalTech, « la véritable disruption consiste en ce que les nouvelles technologies ont permis de développer des systèmes où les juristes peuvent modéliser eux-mêmes leurs contrats » via des interfaces et modes d’utilisation désormais très intuitifs. La robotisation est aujourd’hui accessible à tous – sans formation préalable nécessaire – et s’effectue au fil de la rédaction de l’acte. Ainsi par exemple, une convention d’actionnaires qui suppose en principe deux jours de travail, peut dorénavant être effectuée via la robotisation, en une demi-heure !
« C’est une véritable disruption, un véritable changement dans la vie du juriste et dans l’organisation et la production de contrats » a ainsi souligné Philippe Ginestié. Un gain de temps considérable à la clé et la possibilité en outre de déléguer des tâches mécaniques, permettant à l’avocat d’allouer davantage d’énergie aux missions stratégiques à forte valeur ajoutée.
Hugues Robert