Les Legaltech françaises sont aujourd'hui presqu'au nombre de 300. A l’occasion de la deuxième édition des Rencontres Business, événement organisé par Le Monde du Droit mercredi 27 mars 2019 à Paris, ces start-up juridiques ont été mises à l’honneur. Une première table ronde animée par Jean Gasnault, Président de la Loi des Ours, sur l’état de ce marché bien particulier a ouvert la journée.
« Elargir le marché du droit », c’est la volonté que Gérald Sadde, avocat et directeur général de LegalPilot, affiche en présentant son logiciel d’automatisation des contrats. Les Legaltech, nouveaux acteurs du marché du droit se situent dans une logique de collaboration avec les professionnels du droit tels que les cabinets d’avocats ou les directions juridiques qu’ils revendiquent libérer de tâches à faible valeur ajoutée. Si ces start-up ont réussi à se créer une place dans le marché du droit, elles voient 2019 comme une année déterminante.
Méfiance envers la certification
Cette année devrait tout d’abord être celle de la naissance d’une certification des Legaltech. La loi de programmation pour la justice prévoit effectivement l’introduction d’une certification pour les start-up proposant une plateforme de résolution amiable des différends en ligne. Guillaume Kaltenbach, dirigeant fondateur de Le Droit Pour Moi, qui propose la réalisation de vidéos, est partagé sur le sujet : « Le client fait confiance au label et c’est un bon point commercial, mais nous ne devons pas oublier que c’est l’usage par le marché qui doit montrer ce qui est vertueux ou non ». David Cantarero, directeur et co-fondateur de Formalight qui offre de réaliser les formalités juridiques en ligne, se montre réservé : « Je suis conscient de la nécessité pour un marché d’avoir des règles mais je pense que beaucoup d’innovations n’auraient pas atteint ce marché avec un tel label ». Les craintes sont d’autant plus présentes que personne ne sait encore qui élaborera les critères de qualité relatifs à la certification et au label et si ceux-ci seront légitimes.
Un marché avec plus de maturité
Cependant, les acteurs des Legaltech restent optimistes sur le déroulé de l’année à venir. « Aujourd’hui, il est de plus en plus facile de trouver les clients car le marché a mûri », s’enthousiasme Gérald Sadde. Guillaume Kaltenbach renchérit : « Il y a encore 18 mois, on me regardait comme un ovni mais aujourd’hui le marché évolue, c’est différent ». Quant à David Cantarero, il souligne que l’on entre dans la deuxième vague de création de Legaltech. Le sillon a déjà été creusé par les acteurs de la première vague et les témoignages des premiers clients se font entendre, facilitant l'accès aux innovations.
C’est donc assez optimistes que les start-up juridiques abordent l'avenir.
Louise Jammet